LES AUTEURS (1/5)Kouachi, Coulibaly: Ils ont semé la terreur pendant trois jours

Attaques terroristes à Paris: Qui sont les tueurs de Charlie Hebdo, Montrouge et Vincennes?

LES AUTEURS (1/5)«20 Minutes» décrypte la nébuleuse des «frères» Kouachi et Coulibaly...
William Molinié

William Molinié

L'essentiel

Pour comprendre en détail le réseau des frères Kouachi et de Coulibaly, lisez notre enquête:

Une semaine après le passage à l’acte et le réveil des frères Kouachi et de leur compagnon de route, Amedy Coulibaly, on y voit un peu plus clair dans leur entourage. Plus qu’une cellule terroriste hiérarchisée avec des décideurs et des exécutants, des acteurs de premiers plans et des seconds couteaux, c’est plutôt un nuage de connexions qui lie les acteurs des actes terroristes de la semaine dernière.

Premier volet, les auteurs passés à l’acte…

>> Retrouvez l'infographie réalisée par 20 Minutes de cette nébuleuse à tiroirs...

Saïd et Chérif Kouachi, deux frères au service du djihad

Ce sont des pionniers du djihadisme français. Les prémices de leur radicalisation naissent à flanc de la colline des Buttes-Chaumont (19e) à la fin des années 1990. C’est dans ce quartier parisien que les deux frères grandissent, nourrissant un attrait particulier pour les fous de guerre et les causes lointaines, que l'on imagine dans les premiers temps comme l'expression de leur rébellion face à la société et à une famille pauvre rapidement décimée par la mort des deux parents.

Les deux frères, dont Chérif apparaît comme le plus démonstratif, sont obnubilés par l’Irak du début des années 2000. L’occupation américaine devient chez eux le terreau d’injustices sur lequel ils justifieront dès lors la plupart de leurs actes. D’ailleurs, le cadet est arrêté en 2005, juste avant de prendre l’avion, par les policiers qui le suspectent d’avoir participé à l’organisation d’une filière djihadiste vers l’Irak. «Je ne suis pas un bon musulman», dira-t-il à son procès, reconnaissant ne pas être assez présent à la mosquée.

De son côté, Saïd, peut-être moins bruyant, n'en est pas moins inactif. En 2011, il s'est rendu au Yémen pour y suivre un entraînement militaire. Ce n'était pas la première fois qu'il allait à Sanaa. Deux ans plus tôt, il avait suivi des cours linguistiques dans la capitale yéménite, où il avait appris l'arabe, selon France 24.

Amedy Coulibaly, le «frère» de la prison

Amedy Coulibaly, auteur de la fusillade à Montrouge et de la prise d’otage de Vincennes, rencontre Chérif Kouachi en prison, à Fleury-Mérogis, le plus grand centre pénitencier d’Europe. Ils se radicalisent tous deux au contact de Djamel Beghal, devenu leur père spirituel. Il filme les conditions de sa détention entre 2007 et 2009. Une journaliste d’Envoyé Spécial l’avait rencontré à sa sortie de prison. «On a le sentiment que Coulibaly n'était pas en contact régulier avec sa famille, ses proches à Grigny en témoignent. Ils disent qu'il était assez fâché avec sa famille, qu'il leur donnait des nouvelles de façon épisodique», explique-t-elle sur FranceTVinfo.

Son passé de braqueur ne laisse personne soupçonner sa radicalisation. «Quand il passait à Grigny, il ne témoignait d'aucune velléité de violence, si ce n'est qu'il était resté en colère, m'ont dit ses amis. A leurs yeux, il n'avait pas trouvé son combat […]. En tout cas, devant eux, il n'a jamais témoigné des signes évidents de radicalisation islamique», ajoute cette journaliste qui l'avait rencontrée.

Un quatrième homme identifié

Les enquêteurs sont désormais certains qu’Amedy Coulibaly avait un complice. Il a été identifié, rapporte Le Parisien, après découverte de la planque samedi soir à Gentilly de Coulibaly. L’homme, connu pour son passé lié au banditisme, serait originaire de Seine-Saint-Denis. Il aurait pu s’être enfui en Syrie depuis les attentats de la semaine dernière. Selon les policiers, ce pourrait être le mystérieux tireur qui a pris pour cible un joggeur le mercredi 7 janvier, à proximité du parc de Sceaux. Les douilles retrouvées sur les lieux de cette tentative de meurtre correspondent parfaitement au calibre du pistolet automatique Tokarev retrouvé lors de la prise d’otage de Vincennes.

Pour comprendre en détail le réseau des frères Kouachi et de Coulibaly, lisez notre enquête: