Netflix: Le président du CSA encourage une concurrence française
MEDIAS•Le service de vidéo à la demande sur abonnement doit arriver en France le 15 septembre prochain…A.G. avec AFP
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) encourage les groupes de télévision français à riposter à l'arrivée prochaine en France de l'américain Netflix en créant une offre de vidéo à la demande par abonnement concurrente, a déclaré ce dimanche le président du CSA Olivier Schrameck.
«J'ai réuni en mars l'ensemble des présidents des groupes audiovisuels et je les ai encouragés à développer leur propre technologie, ce qu'ils sont en train de faire», a-t-il dit dans l'émission «Médias le Mag» sur France 5, citant CanalPlay (groupe Canal+), Orange et France Télévisions.
Une régulation européenne?
Basé à l'étranger, Netflix va prochainement lancer en France son service bon marché de vidéo à la demande sur Internet, poursuivant son expansion mondiale. Le président du CSA souhaite aussi une régulation de Netflix au niveau européen, à travers l'union des régulateurs européens de l'audiovisuel, qu'il préside jusqu'à fin 2015. «Nous souhaitons réguler Netflix à l'échelle européenne, avec une harmonisation qui assure au minima un soutien à la création», a-t-il dit.
Opérant depuis le Luxembourg ou les Pays-Bas, Netflix devrait en effet échapper aux obligations de financer la production audiovisuelle française, imposée aux télévisions hexagonales.
Une situation privilégiée
«Un des atouts de Netflix est de s'installer dans un autre pays européen, ce qui lui fait une situation artificiellement privilégiée. Il faut créer un cadre de régulation qui puisse harmoniser la situation» au niveau européen, a-t-il insisté.
Il a par ailleurs indiqué que, comme le prévoit la loi, le CSA publierait en novembre un bilan de la présidence de Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions et choisirait son successeur «entre le 22 avril et le 22 mai». Le mandat de Rémy Pflimlin, qui n'a pas encore dit s'il serait candidat pour un second mandat, s'achève le 22 août 2015.
Le dossier LCI, brûlant
Olivier Schrameck a aussi défendu le refus du CSA de faire passer la chaîne d'info LCI (groupe TF1) en gratuit, après l'appel des 247 salariés de la chaîne jeudi qui s'inquiètent pour leur emploi. TF1 envisage en effet de fermer la chaîne faute de rentabilité. Les salariés s'attendent à un plan social avec l'hypothèse d'une transformation en simple site d'information.
«Le CSA a apprécié la situation des médias, qui est aujourd'hui extrêmement fragile». «Toutes les autres chaînes en cause, iTélé, l'Equipe 21, RMC Découvertes, y compris le service public, sont dans une situation très difficile. Le déploiement des six nouvelles chaînes de la TNT n'est même pas achevé. Faut-il compromettre ce qu'on vient de mettre en place? Ce n'est ni raisonnable, ni possible», a-t-il insisté.