CLIMATSommet sur le climat: Les négociations jouent les prolongations à Doha

Sommet sur le climat: Les négociations jouent les prolongations à Doha

CLIMATLes négociateurs devraient aboutir samedi à un accord sur l'avenir du protocole de Kyoto, alors que le sommet devait se terminer vendredi...
Audrey Chauvet, avec AFP

Audrey Chauvet, avec AFP

Les délégations de plus de 190 pays étaient rassemblées samedi après-midi en séance plénière à la conférence des Nations unies sur le climat à Doha. Alors que le sommet devait s’achever vendredi soir, le Qatar, décidé à conclure un accord, a demandé de prolonger les négociations retardées par des blocages sur l'acte II de Kyoto. Deux heures après l'ouverture de la séance vers 15h locales, aucune décision n'avait été encore prise.

Un problème d’air chaud

Des blocages de dernière minute ont émergé sur la seconde période d'engagement du protocole de Kyoto, un traité qui engage les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Interrogée par 20 Minutes, l’eurodéputée Corinne Lepage estimait vendredi soir que les négociations s’orientaient vers un «Kyoto 2 a minima, incluant l’Europe, la Norvège, l’Australie et la Suisse». L'avenir des crédits carbone hérités de Kyoto 1, que les pays de l'ancien bloc de l'Est possèdent en grande quantité, posaient également problème: «l'air chaud», le surplus de quotas d'émissions de GES hérités de Kyoto 1 représentant 13 milliards de tonnes équivalent CO2, est l'un des sujets épineux du sommet. «Nous avons trouvé un accord européen sur cette question de l’air chaud, expliquait Corinne Lepage, mais aucune tonne de CO2 ne sera évitée et les pays de l’Est se constituent un pactole pour pouvoir négocier en 2020.»

Un compromis «a minima»

Après une longue nuit de négociations, le Qatar a proposé tôt samedi matin une série de textes présentés comme un compromis acceptable sur l'ensemble des dossiers sur la table des discussions, de l'acte II de Kyoto à la question de l'aide financière pour faire face au changement climatique dans les pays du Sud. Durant de longues heures, les délégations ont scruté ces textes à la loupe et mené des consultations. «Tout le monde est mécontent mais tout le monde veut un résultat», a déclaré Abdallah al-Attiya, le président de la conférence, ajoutant: «Je n'ai pas de baguette magique, je ne peux satisfaire tout le monde».

«La présidence qatari a été extrêmement faible pour rester diplomatique», estime Corinne Lepage, déplorant une «relative indifférence» du pays hôte. «Nous avançons à la vitesse de l’escargot, alors que le changement climatique s’accélère», poursuivait l’eurodéputée, dénonçant l’organisation du sommet sur le climat des Nations unies dans un pays pétrolier dont «les émissions de CO2 par habitant sont les plus élevées au monde»: « Ce sommet qui se tient dans une débauche d’électricité, de climatisation et de lumière est inacceptable sur le plan éthique, d’autant plus que le Qatar ne respecte pas les règles démocratiques». Le sommet sur le climat doit s’achever ce samedi, mais plus personne n’espère qu’il aboutisse à un accord significatif sur la lutte contre le changement climatique.