Le Louvre-Lens fait le pari du public
MUSEE•Le Louvre-Lens est inauguré aujourd'hui dans le bassin minier...Benjamin Chapon, dans le Pas-de-Calais (Mikaël Libert pour la vidéo)
De notre envoyé spécial à Lens
Geste politique fort à destination d'un territoire maintes fois sinistré, le Louvre-Lens, qui ouvre ce mardi aux habitants de la région Nord-Pas-de-Calais, ose un nouveau regard sur l'art. Avec un parti pris: faire confiance au visiteur. L'architecture de plain-pied du bâtiment de verre de Kazuyo Sejima adopte les courbes douces de cet ancien carreau de mine.
«Disposer d'un bâtiment neuf nous a permis cette audacieuse présentation», s'enthousiasme Henri Loyrette, président du Louvre. En remontant la grande galerie, en légère pente, on parcourt 6.000 ans d'histoire de l'art, des premières écritures en Mésopotamie aux Lumières françaises.
205 œuvres du Louvre
«Cette présentation transversale et décloisonnée met en valeur les mouvements, les échanges entre civilisations et époques», note Jean-Luc Martinez, directeur du département des antiquités. D'un coup d'œil sur la profondeur de champ, on perçoit par exemple la résurgence, au cours de l'histoire, du nu masculin.
«Les grands artistes comme Delacroix connaissaient l'histoire de l'art, raconte Vincent Pomarède, directeur du département des peintures. Quand il peint sa Liberté guidant le peuple, seins nus, il a en tête les grands nus antiques que peut voir le visiteur ici, avant de découvrir le chef-d'œuvre de Delacroix.»
«L'érudition peut être un obstacle»
Ces 205 œuvres, il a fallu les choisir. Un vase grec parmi les 10.000 de la collection du Louvre, par exemple. «On en a pris un qui représente un mythe assez célèbre, pas complètement obscur, le concours de musique d'Apollon, qu'on retrouve sur un sarcophage romain et une peinture du Perugin, explique Jean-Luc Martinez. On a le projet discret que le visiteur apprenne à regarder, qu'avec le plaisir, il ait envie d'aller plus loin. On espère que l'exercice n'est pas trop lourd. L'érudition peut être un obstacle.»
Les reflets flous des hauts murs en aluminium dépoli, où aucune œuvre n'est accrochée, forment un brouillard élégant. Tandis que dans la nef, les œuvres apparaissent dans une lumière éclatante. Et dialoguent. Sculptures et peintures voisinent. D'un pas de côté on va de Byzance à Rome, on remonte le temps ou on le suit. Des thèmes ou des motifs se dégagent, à travers le temps. Autant de libertés impossibles dans le Louvre parisien, strictement ordonné en départements et écoles. «On s'est beaucoup amusé», confie Jean-Luc Martinez.
La viste guidée en vidéo par notre photographe, à déguster en dessous:
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