Libye: Que s'est-il vraiment passé lors de l'attaque du consulat de Benghazi?
MONDE•Une rumeur indique que l'ambassadeur américain aurait été torturé et violé par des assaillants...Corentin Chauvel
Si la Maison Blanche admet désormais que l’attaque contre le consulat de Benghazi (Libye) le 11 septembre dernier n’était «pas qu’une action de foule», voire même «une attaque terroriste», le flou persiste sur le déroulement des événements qui ont conduit à la mort de l’ambassadeur américain Christopher Stevens.
Ce vendredi, Libération livre les différents scénarios existants. Aucun n’a encore pu être complètement vérifié, l’enquête du FBI étant mise à mal par des problèmes de sécurité persistants sur place, ce à quoi il faut ajouter l’abandon au grand public et au pillage du consulat en ruines.
Torturé et violé?
L’histoire officielle veut que les assaillants ont débuté leur attaque du consulat vers 21h30, pénétrant rapidement dans l’enceinte. Présent dans la villa principale du lieu, l’ambassadeur se retrouve alors séparé du garde et de l’informaticien qui l’accompagnaient alors qu’ils évacuent le bâtiment envahi par la fumée. Trois heures plus tard, le garde revient au consulat avec des renforts. Il retrouve l’informaticien mort, mais pas l’ambassadeur, qui a été emmené à l’hôpital par des Libyens, comme l’ont montré les images qui ont circulé.
Officiellement, Christopher Stevens est mort des suites de l’inhalation de fumée. Mais d’autres scénarios, qui restent à prouver, viennent contredire ce résultat. Une rumeur indique que les assaillants auraient torturé et violé l’ambassadeur américain car ils le croyaient homosexuel. Celui-ci était célibataire et sans enfant, mais aucun autre élément ne faisait état de son orientation sexuelle. Cette version est par ailleurs démentie par un ancien agent de renseignements, analyste au Middle East Institute, cité par Libération.
Destruction de documents confidentiels
Ce dernier croit plutôt à un autre scénario qui n’indique pas comment Christopher Stevens est mort, mais qui veut qu’il ait tenté de détruire des documents confidentiels avant que les assaillants ne s’en emparent. «Même si c’était risqué, cela fait tout à fait sens: c’est une priorité majeure. Je sais aussi qu’on s’inquiète au sein du gouvernement américain des documents confidentiels qui n’ont peut-être pas été détruits par Chris et les autres ni brûlés par le feu», a précisé l’analyste.
Les deux anciens marines américains faisant partie des renforts et qui ont été tués plus tard dans la nuit seraient quant à eux tombés dans une embuscade tendue par des assaillants, qui les auraient attaqués avec des tirs de mortier à leur sortie des lieux, selon un membre de l’armée libyenne présent ce soir-là.
Cette affaire remue particulièrement l’administration américaine, qui voit resurgir la problématique de la sécurité de leur personnel diplomatique à l’étranger et notamment dans les pays à risques. Les critiques sont d’autant plus fortes que Christopher se savait menacé par Al-Qaida et avait prévenu Washington, selon son journal retrouvé par CNN dans les ruines du consulat.