POLITIQUEConférence environnementale: François Hollande a donné le cap vers la transition écologique

Conférence environnementale: François Hollande a donné le cap vers la transition écologique

POLITIQUELe discours d'ouverture du président de la République a satisfait les écologistes...
Audrey Chauvet

Audrey Chauvet

Fermeture de Fessenheim en 2016, retrait des permis d’exploration de gaz de schiste, création d’une banque «de la transition» pour financer les investissements dans les énergies renouvelables ou la rénovation thermique du bâtiment… Le discours d’ouverture de la conférence environnementale, prononcé ce vendredi matin par François Hollande, a donné le ton de deux journées de débat et rassuré les ONG et les écologistes.

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A la sortie de l’hémicycle, les participants à la conférence ont le sourire. «Le job est fait», se félicite Nicolas Hulot, qui dit se sentir «un peu moins seul». «La feuille de route donnée par le président est claire. Je ne suis pas naïf, je sais que les difficultés commencent maintenant, mais il y a des moments où il faut être un peu enthousiaste.» Même satisfaction du côté du directeur du WWF France, Serge Orru: «Je suis satisfait d’avoir entendu un discours plein d’espérance. Maintenant, des paroles aux actes, il y a un pas, mais il y a une vision».

Si tous se réjouissent que François Hollande ait redonné de l’importance à l’environnement après un début de quinquennat ambigu, ce sont néanmoins quelques annonces cruciales qui ont emporté l’adhésion des écologistes: la fermeture de Fessenheim d’ici à 2016, l’interdiction des forages de gaz de schiste et l’utilisation des fonds de la Banque publique d’investissement pour financer la transition écologique de l’économie. Cécile Duflot estime que «C’est un tournant pour la politique en général, aucun dirigeant politique n’avait fixé un cap aussi clair, déclare la ministre du Logement, et il y a aussi les moyens et la traduction concrète.» Pour le député écologiste Denis Baupin, François Hollande a fait «beaucoup d’annonces extrêmement importantes, d’un niveau d’ambition qu’on n’osait espérer»: «Tout ça, ça fixe des grandes ambitions qui doivent vraiment donner la possibilité à la France d’être dans l’excellence environnementale.»

Laurence Parisot veut «interdire d’interdire le débat»

Néanmoins, pour certains, la messe n’est pas dite. Ainsi, la présidente du Medef, Laurence Parisot, martèle qu’il est «interdit d’interdire le débat» sur les gaz de schiste. «Je ne souhaite pas que la France se prive d’un atout qui peut être majeur pour l’avenir, déclare-t-elle. Il y a des innovations technologiques et peut-être que dans un an on aura trouvé un mécanisme pour le forage horizontal qui sera complètement biodégradable. Je suis autant écologiste que beaucoup d’écologistes sur le sujet, je n’ai pas envie qu’on pollue les nappes phréatiques ni de créer un risque sismique dans le sous-sol, ni que dans mon petit village de Haute-Saône il y ait des installations d’une laideur telle que ce soit désagréable de se lever tous les matins et regarder devant soi, mais je dis aussi qu’il y a certainement des moyens d’éviter tout cela, et qu’en interdisant d’emblée le débat on risque de s’en priver».

Nul doute que malgré le volontarisme affiché par le Président de la République, les débats des tables-ronde vont être animés. «Chaque ministre aura sa propre logique, et c’est intéressant de voir ce que le Premier ministre, qui jusqu’à présent ne s’est pas exprimé sur ces sujets là et qui va avoir à mettre en musique tout ça, va dire demain», rappelle Nicolas Hulot.